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Nos intentions : simple, naïf et spontané comme une forme d'évidence. Une maison psychorigide, introvertie qui, mis à bout par trop de frustration et de maladresse face à un paysage trop majestueux, le lac du Bourget sur fond de Mont-Blanc, exploserait littéralement pour devenir une maison « psycho-libérée » et généreuse.

Afin de « libérer » cette ancienne villa, plutôt que de lui ajouter une architecture contemporaine, c'est la maison, elle-même, qui s'étire et s'agrandit. Les quatre extensions peuvent être, de ce fait, lues comme une déformation littérale du volume existant pour former un tout sculptural perché sur un promontoire, coincé fièrement entre deux flancs de montagne et face au lac.

Le bâtiment historique s'enrichit à l'ouest d'un nouveau volume : une simple couverture horizontale qui semblent flotter au-dessus de la cuisine et de la salle à manger. Les façades entièrement transparentes les relient sans discontinuité à la terrasse. A l'est , la maison s'est agrandit offrant un petit volume opaque dans lequel loge une salle de piano. Au premier étage, un balcon s'étire depuis la chambre principale vers le paysage. Le socle de la terrasse existant est creusé pour y accueillir trois grandes chambres accessibles et profitant d'une vue imprenable sur le lac par les ouvertures pratiquées dans le mur de soutènement.

Le tableau de Dali a servi de leitmotiv pour l'étude du caractère de la stabilité des balcons et du toit de la cuisine qui, à l'image du front, du nez, de la joue, de ce visage sont bien trop fatigués pour se tenir. la maison est vieille. Elle à besoin de béquilles pour assumer ses attitudes. Cela n'enlève en rien de son rêve d'émancipation.

Maître d'ouvrage : privé

Lieu : Chatillon, Fr

Architecture : Shin Bogdan Hagiwara, Thierry Decuypere, Jorn Aram Bihain (V+)